[04/09 - 12h12] |Free| La vie est un long fleuve pas si tranquil

Il y a deux jours tous les étudiants reprenaient les cours dans la toute normalité des choses. Exceptée une petite personne, il s'agit bien sûr de Yung Jae qui venait tout juste d'être relâchée. De la prison ? Non, elle aurait sans doute préféré mais ce n'était pas de ça dont il s'agissait. Elle avait été enfermée durant deux longues années dans un internat pour personnes mentalement déficientes. Non pas qu'elle soit particulièrement retardée, au contraire, mais il s'agissait juste d'une inquiétude de la part de son entourage qu'elle haïssait. Quel mal pouvait-il y avoir à ne pas parler après tout ? C'était la grande question. Mais revenons en aux faits. Yung Jae était donc de deux jours en retard par rapport à ses camarades aussi lorsqu'elle était arrivée le matin avec son petit sac de sport qui contenait toute ses affaires personnelles [Non elle n'est pas comme toutes ces filles qui emportent leur maison] elle avait juste eut le temps de le déposer dans sa chambre en collocation avant de devoir filer en cours. Naturellement elle avait eut droit à une présentation devant toute la classe...

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Yung Jae entra dans la classe, elle n'accorda aucun regard à qui que se soit et ne fit pas attention aux murmures qui se propageaient dans la salle. Le prof chercha dans ses feuilles avant de la regarder de haut en bas, sans doute le style de la jeune fille qui ne correspondait pas vraiment au profil qu'il y avait dans cette école. Lorsqu'elle sentit son regard hésitant elle tourna la tête vers les élèves et vit qu'ils avaient tous fait un minimum d'effort pour l'occasion ou non d'être en première année dans cette si célèbre école. Yung Jae était quant à elle avec un T-shirt blanc sur lequel était inscrit Punk Attitude en noir avec deux geishas, un jean tellement large qu'il était retenu par une ceinture blanche mais il lui arrivait tout de même à mi-fesses laissant ainsi voir vingt bon centimètres d'un caleçon blanc sur lequel il y avait une bande noire portant les inscriptions Fuck the world en blanc. Elle haussa les sourcils avant de tourner son regard vers la fenêtre, le ciel était dégagé...

« Euh je vous présente Choi Yung Jae qui va rejoindre votre classe pour les prochaines années à venir. Choi ? Quelque chose à ... » dit le prof en tournant le regard vers Yung Jae à la fin de sa phrase.

Elle s'était déjà assise et ne compter rien ajouter à cette présentation elle avait le regard levé vers le ciel tandis que le prof décida d'oublier l'incident pour continuer le cours. Sans doute devait-il connaître son passé médical et s'inquiéter du fait qu'elle soit sans surveillance de la sorte. Mais elle était déjà loin dans un autre monde où les choses étaient plus parfaites.

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Ainsi donc les cours s'étaient déroulés comme d'habitude pour tout le monde à la différence peut-être que l'un des profs avait voulu la faire réagir en lui lançant un bout de craie mais elle était très attentive à ce qui se passait, sa liberté dépendait de ces cours. Elle arrêta la craie en vol et après un silence pesant tout redevint calme et lourdement normal. Mais enfin, 12 h avait sonné l'heure de déjeuner. Yung Jae avait prit sa petite boîte dans laquelle il y avait déjà un petit repas préparée le matin même. Et elle fonca sur les toits car elle avait besoin d'un endroit en hauteur d'où elle pourrait observer le ciel. Elle se retrouva entre des grilles de ferailles. Non pas une nouvelle fois, elle cala son sac sur son dos et passa par dessus pour pouvoir s'allonger sur le petit rebord, suffisament large pour qu'elle ait de la place pour tenir. Enfin... La tranquilité, le ciel et elle. Ils formaient une belle équipe mais le temps d'une rencontre ils allaient devoir se séparer car quelqu'un arrivait. Un soupire s'échappa de ses lèvres, si c'était le personnel elle était morte. Autant sauter lorsqu'il la verrait. Elle tourna le regard vers la porte pour voir si elle devait ou non sauter...

L’entrée à l’Université implique toujours le début d’une nouvelle vie. Juste deux choix – à l’apparence simple mais pourtant compliqués – s’offrent à vous. Soit resté la même personne et continué à vivre tranquillement soit changé du tout au plus pour se construire une nouvelle image ou prendre un nouveau départ. Tous les chemins se croisent puis s’éloignent c’est ainsi que va la vie. Parfois l’on perd quelqu’un qui nous est cher par pudeur, par bêtise…puis on en rencontre des autres, on les perd mais d’autres personnes viendront forcément à vous. Ce cercle vicieux dans lequel nous sommes tous malgré nous c’est ce que l’on appelle la Vie et personne ne peut malheureusement y échapper, à moins de sortir de nulle part et d’être un habitant de la planète mars ? Peut-être…

Même si cela permettait à Ja Hyun de commencer une nouvelle vie, ici, à la Seoul National University, elle était aussi intérieurement effrayée. Finit les petits coins tranquilles où elle pouvait avoir une minute de répit, finit tout les repères qui l’aidaient à avancer au quotidien. Elle se trouvait dans un nouveau lieu avec de nouvelles personnes bien plus mordantes que les autres et surtout plus « osées » qu’elle. Il était clair et net que si Ja’ ne changeait pas, elle allait se faire bouffer par cet univers et ses habitants. Il fallait qu’elle prenne en caractère, qu’elle change, qu’elle se fonde dans toute cette masse, après tout, ici, en Corée, il n’y avait pas d’autres choix que d’apprendre à s’adapter à la société, sinon ce n’est pas une vie qu’on vit mais un calvaire.

Mais peut-on vraiment appeler cela une vie ? Vivre au sens propre du terme n’a pas cette définition là aux yeux de Ja Hyun, du moins aux yeux de l’ancienne Ja Hyun. La jolie Coréenne est allée jusqu’à repousser ses convictions à la frontière de son esprit pour aboutir à sa transformation et être comme les autres. Son comportement pourrait être qualifié de pitoyable et de lâche mais c’est la seule solution qu’elle a trouvé pour survivre. Si son cœur reste en totale confusion, son esprit se borne à croire en des choses futiles qui autrefois l’auraient exaspérés. Mais ainsi va la vie et ainsi soit-il…

Le premier jour ne fut pas facile. Ja Hyun restait un peu en retrait des autres afin d’observer les différents comportements, les analyser et en retenir quelque chose. Car s’il y a bien quelque chose qu’était la jeune fille c’était bel et bien observatrice. Dotée d’une excellente mémoire olfactive, Ja’ n’a aucun mal à mémoriser ce que ses yeux voient. Gros avantage pour la jeune fille qui n’a ainsi pas besoin de passer des heures à plancher sur ses devoirs pour apprendre une leçon barbante et répétitive. Depuis toute petite elle possède cette capacité et il faut dire qu’elle l’a beaucoup aidé dans sa réussite scolaire.

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Le second jour leur professeur principal leur avait déjà donné un texte à apprendre, ce gars Ja Hyun ne le portait pas vraiment dans son cœur, tout chez lui l’horripilait que ce soit de sa façon de se tenir jusqu’à son comportement. Il lui inspirait un tel dégoût qu’elle se demandait bien comment elle allait pouvoir le supporter toute l’année…Le matin même, alors que tous les élèves plongeaient leur nez dans leur cahier afin de faire profil bas, Ja Hyun, elle, regardait rêveusement par la fenêtre de la salle de classe. Pas besoin de préciser que le professeur l’avait déjà repéré la veille par sa nonchalance. Le voilà qui vint donc l’interroger en premier au grand soulagement de tous les autres qui décompressaient sur leur siège. Ja Hyun avait lentement tourné la tête vers le professeur affichant un sourire des plus hypocrites qu’il soit sans pour autant tomber dans l’insolence. Oh non elle ne lui donnerait pas le plaisir de la foutre dehors. La veille Ja avait lu le texte et cela lui avait amplement suffit pour le connaître sur le bout des doigts. C’est donc au grand regret du professeur qu’elle lui récita à la perfection sous le regard éberlué de ses camarades de classe. Un bon point pour elle, elle venait de se faire remarquer par les autres…

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Jouer sur l’insolence, voilà l’attitude qu’elle adoptait aujourd’hui aimant provoquer et tenir tête. Elle garde tout de même une pointe de discrétion de peur de tomber sur quelqu’un de plus important qu’elle qui pourrait la détruire avec de simples paroles. Bien qu’elle veuille jouer aux grandes, il est difficile d’en assumer complètement le rôle…

Enfin la pose déjeuner arrivée. Ja Hyun avait cru mourir, cette heure de cours avait été d’un tel ennui qu’elle avait eu envie à un moment d’ouvrir la fenêtre afin de pencher la tête au dehors, mais elle était bien trop épiée par son cher professeur pour faire cela. Attrapant ses affaires, la jolie Coréenne fila dans les couloirs du l’Université, grimpa les marches des escaliers et finit par arriver sur le toit. Elle ouvrit la porte en grand et sauta sur un petit monticule en fer avant d’écarter les bras, la tête levée vers le ciel. Respirant un bon bol d’air frais, Ja’ sauta à terre en soupirant de bien-être. C’est alors que son regard incandescent se porta sur une petite silhouette allongée de l’autre côté du grillage à côté du vide…Ja Hyun resta un moment immobile avant de s’approcher doucement et de s’asseoir contre le grillage.

« Salut »

Pourquoi fallait-il que sa tranquilité soit sans arrêt perturbée ? C'était pourtant pas compliqué de lui foutre la paix. Vous l'aurez sans doute remarqué mais Yung Jae n'a jamais fait le choix qui s'impose à ceux qui entre à l'université. Elle vivait enfermée dans une bulle qui n'éclaterait que lorsqu'elle aurait accomplit sa part du marché. En attendant elle devait s'atteler à paraître normale car ça aussi c'était une part de ce grand deal...

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¤ Il faut que l'on fasse quelque chose Yung Jae, tu ne vas pas rester enfermée toute ta vie dans cet asile ? La liberté est un luxe dont il faut te saisir quitte à devoir en souffrir pendant un moment... ¤ pensa-t-elle alors que la solitude devenait terriblement pesante.

Cette fois elle avait la paix mais entre quatre mur et ça c'était sûrement la pire des choses qui pouvait lui arriver. Cela faisait un moment qu'elle s'était en plus de cela enfermée dans un mutisme total. Elle tappa doucement à la porte de sa chambre pour que quelqu'un vienne. Elle regarda l'infirmière dans les yeux lorsqu'elle lui fit face. Sans ciller elle ouvrit la bouche et d'une voix enrouée, trop de temps était passé sans qu'elle utilise ces fonctions de son corps, elle lui annonça qu'elle voulait voir ses parents. Elle venait de briser le silence qui l'entourait depuis des années, se fut immédiat elle se retrouva face à ceux qui lui avaient donné la vie mais qui la lui reprennait en l'enfermant dans un asile.

« N'ouvrez pas la bouche, je parle et je ne veux pas de paroles inutiles... Je ne suis pas une demeurée je veux juste vivre simplement, vous ne comprendrez sans doute pas pourquoi, vous qui êtes si fiers d'être distingués mais c'est comme ça et j'ai un marché à vous proposer. Je réussit la plus grande université de Corée, je passe une scolarité des plus normales sous toute la surveillance que vous voullez. Je me fais des amis et tout ce qui va avec le profil de la parfaite étudiante et échange au bout de ces cinq années de mensonges je suis libre de vivre la vie que je désire. » dit-elle en reprennant son souffle.

Ils ne dirent pas un mot, un hochement de tête un regard d'échangé et elle fut admise à la SNU propulsée dans un monde nouveau elle avait très peu de temps avant de parraître étrange...

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Elle était là sur le bord du vide à regarder cette fille à travers la grille. Elle eut une expression de liberté, sans doute dû à l'arrêt momentané des cours avant de se rendre compte de sa présence. Elle la salua assez farmilièrement. Yung Jae n'était pas du tout le genre à soulever ce genre de chose. Elle la regarda pendant quelques instants avant de songer qu'elle ferait parfaitement l'affaire pour une première personne.

« Yoh, je vois que je suis pas la seule à être contente d'en avoir finit avec certains cours... » dit-elle simplement.

Elle voulait bien se faire des connaissances pour la forme mais elle n'avait jamais été très douée pour les premières rencontres en général elle était plutôt neutre. Là encore elle n'avait pas le moindre sourire sur le visage. Heureusement car depuis le temps qu'elle n'avait pas esquissé un semblant de sourire si elle tentait ça à froid elle risquait soit de se froisser un muscle soit de faire la pire grimace qui ferait fuir la jeune fille aussitôt.

En constant changement, le corps n’arrête jamais d’évoluer, ce n’est que quand on a atteint un certain âge qu’il se calme un peu et encore faiblement il se tasse au fil des années. Ja Hyun n’a jamais été en totale harmonie avec son corps. N’ayant pas eu une mère pour lui apprendre les bases de la vie d’une jeune fille, il lui était difficile d’accepter ce corps qu’elle trouvait difforme à ses yeux et qui pourtant respirait la pureté. Mal à l’aise avec, il lui était difficile d’apprendre à se familiariser avec ce qui lui valait d’être très maladroite.

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Ja Hyun marchait tranquillement dans les couloirs de son collège. Discrète comme à son habitude, elle ne se faisait pas remarquer et se fondait avec perfection dans le décor comme si elle faisait partie des murs. Le calme régnait autour d’elle, pauvre petite fille enfermée dans sa bulle n’arrivant pas à la crever pour atteindre enfin les autres. Même le vacarme incessant de toutes ces conversations mêlées ensemble restait sourd à ses oreilles. Puis ce fut le drame, ses pieds s’emmêlèrent et elle s’étala au beau milieu du passage bousculant quelqu’un par la même occasion. Alors que ses livres glissaient sur le sol, les élèves commençaient à s’agglutiner autour d’elle et le feu lui montait aux joues. Honteuse et piteuse, elle ne souhaitait qu’une chose pouvoir s’enterrer six pieds sous terre et que plus personne ne la voit. Mais c’était sans compter la personne qu’elle avait malencontreusement bousculé. Sentant un regard insistant sur elle, elle leva à peine les yeux, sans oser bouger, afin de voir sur qui elle avait buté…

« Hey Phénomène tu peux pas regarder où tu mets les pieds un peu ! »

Le ton sec et claquant raisonna dans le couloir à présent silencieux et fit frissonner la belle Coréenne. Pourquoi avait-il fallu qu’elle tombe sur le pire énergumène de cet établissement, qu’elle détestait tant ? Elle n’avait vraiment aucune chance, et sa maladresse avait encore frappé mais cette fois-ci elle lui était vraiment rancunière…

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Moquerie, moquerie, moquerie…Telle était la rengaine de Miss Kim pendant son enfance. Vivait-elle vraiment avec tout ces gens ? Parfois elle avait l’impression d’être ailleurs, dans un tout autre univers loin d’eux. Elle, l’extraterrestre de service, l’erreur de la nature, pas fichue de savoir se comporter comme une fille de ce nom. Mais était-ce sa faute si elle n’avait pas de mère pour lui apprendre à s’habiller correctement comme une jeune fille de son âge ? Elle n’y pouvait rien mais la méchanceté des enfants était d’une telle dureté qu’elle la touchait en plein cœur…

Ne vous étonnez pas après qu’elle souhaite changer, pour ne plus qu’on se moque d’elle, pour ne plus qu’on la blesse et qu’on se joue de sa faiblesse. Méfiez-vous de ses airs de petit ange car à présent la gentille et « bonne sous tout rapport » Ja Hyun a bien décidé de se transformer en une pire garce et manipulatrice qui en ferait taire plus d’un.

Bonne humeur. Elle l’était aujourd’hui malgré son éternelle guerre des regards avec son professeur. Pouvoir enfin respirer un bon air, non pollué par tout ces imbéciles, lui faisait un bien fou et lui donnait de l’énergie. Elle ne s’attendait pas à avoir de la compagnie mais puisque la jeune fille était là autant en profiter et elle verrait bien ce qu’elle allait faire de cette nouvelle rencontre.

Assise contre son grillage, Ja Hyun entreprit lentement d’ouvrir son sac afin d’y sortir sa boîte à bento. Calmement, elle ouvrit cette dernière et commença à picorer quelques grains de riz rêveusement avec ses baguettes. Ne répondant pas tout de suite aux paroles de l’inconnue, elle se contenta de garder un mini sourire ailleurs sur ses douces lèvres.

« Cela fait toujours du bien de prendre un peu l’air »

Répondit-elle au bout d’un moment de silence toujours un sourire énigmatique plaqué sur sa bouche. Ja Hyun tourna ses yeux perçants vers la jeune fille et l’observa à travers le grillage.

Mine de rien les deux jeunes filles avaient de nombreux points communs. Peut-être pas le même passé mais les blessures étaient similaires, pas le même caractère mais une volonté de changer - pour Yung Jae c'était temporaire mais tout de même. La jeune fille ne lacha pas l'inconnue des yeux lorsqu'elle vint s'assoir contre le grillage finalement Yung Jae reposa sa tête contre le béton pour avoir les yeux rivés vers le ciel. Elle ne lui répondit qu'après quelques minutes de silence. Doucement la jeune coréenne tourna la tête vers elle. Pour une fois elle regardait quelqu'un pour observer ses gestes, d'habitude elle n'en avait pas besoin. Une boite à bentô elle pensait que les étudiants mangeaient tous au restaurant du campus, ainsi elle espérait ne jamais croiser qui que se soit à cet endroit qu'elle avait décidé qu'il serait son QG. Elle aimait les endroits en hauteur, elle se souvenait avoir escaladé les arbres pour être plus proche du ciel, elle était souvent perchée sur le rebord de sa fenêtre avant qu'elle ne se fasse interné. Tout ces souvenirs lui revinrent en mémoire et un sourire timide se dessina sur son visage. Elle se redressa pour se saisir de son bentô également. Elle avait faim après tout, toujours ce silence pesant. Elle était assise les pieds dans le vide et lorsqu'elle s'adossa contre le grillage elle sentit le dos de la jeune fille à travers le grillage. Avec un sourire elle prit une bouchée de riz et de poisson qui trainait dans la boîte avant de parler à nouveau.

« Moi c'est Choi Yung Jae ! » dit-elle de but en blanc sans préambule.

Sans même en avoir conscience elle sentait quelque chose d'étrange chez cette fille qui ne parlait pas beaucoup également. Une parfaite aliée dans le silence, elle en avait bien l'impression. Ca lui rappellait la seule amie qu'elle avait eut. Elles s'étaient connues dans les mêmes circonstances. Sauf que contrairement à maintenant, elles ne s'étaient réellement rien dit. La jeune fille avait trouvé Yung Jae au bord du vide, derrière le grillage et plutôt que de hurler que c'était dangeeux elle l'avait rejoint et toutes les deux elles avaient observés le ciel pendant des heures, oubliant complétement d'aller en cours. C'était pour Yung Jae une relation parfaite mais voilà les gens changent et le silence qui l'entourait était trop pesant pour cette fille. C'est à partir de cette période qu'elle fut obligée de devenir la fille seule mais toujours entourée d'un millier de personnes qui lui prouvent leur amour tous les jours.
Yung Jae continua de manger le contenu de sa boite et lorsqu'elle l'eut finit elle reprit sa position allongée à deux doigts du vide. Elle se fichait de pouvoir tomber, la mort ne lui faisait plus vraiment peur elle était déjà morte une fois lorsqu'elle avait été interné...

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Pour tout le monde elle était la muette, toujours discrète elle regardait les autres jouer avec la pâte à modeler. Franchement, ils imaginaient sincèrement qu'elle allait se plier aux règles ? Elle n'était pas demeurée donc elle n'avait pas besoin de ce genre d'activité pour développer son intellect ni quoi que se soit d'ailleurs. C'est alors qu'un résidant était venu la voir. Depuis le début de son séjour elle l'avait évité, elle avait vu son regard pervers étrange. Elle ne fit pas attention à lui pensant qu'il passerait son chemin mais il commença à passer ses mains autour de son cou. Avant que les infirmiers n'ait réagit elle avait perdu connaissance elle ne respirait plus. Bien sûr on l'avait ranimé mais depuis cet épisode elle était morte une fois, son coeur avait cessé de battre pendant quelques secondes. Voir la mort une fois vous suffit pour ne plus en avoir peur. Bon pas au point de marcher sur la ligne d'une autoroute mais presque.

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Sans la moindre explication du pourquoi Yung Jae se souvint des nouvelles connaissances que l'on fait lorsqu'on est enfant. C'est si simple que ça parraît presque stupide une fois que l'on est plus âgé. La jeune fille attrapat dans son sac son portable dans lequel il y avait tout un tas de chansons, elle avait encore suffisament de place pour en télécharger. Elle tourna le regard vers la jeune fille qui partageait le toit avec elle aujourd'hui.

« T'aimes quoi comme chansons ? Parce que le silence c'est bien mais d'ici on entends encore ces abrutis hurler en bas ! » dit-elle alors que des cris féminins leur venaient aux oreilles.

C'était particulièrement désagréable, elles n'avaient rien dans le crâne pour hurler de la sorte ? Lorsqu'on hausse la voix ça ne devrait être qu'en cas de danger. Mais non elles utilisaient leur cordes vocales pour un rien. De là où elle était elle vit un tas de fille regroupé autour de plusieurs mecs qui faisaient leurs chauds. Pittoyable pensa-t-elle. Les gens sont des animaux. A croire que Darwin avait omis de préciser que l'humain descendant du singe a toujours un besoin animal de se comporter comme s'il n'était plus civilisé. A moins que ce genre de personnes ne fassent partie - selon Darwin - de la génération de raté de l'évolution...